Abstract
On sait l'importance de la rencontre intellectuelle des premiers romantiques allemands avec l'œuvre de Fichte, et plus particulièrement avec les premières versions de la Wissenschaftslehre. Rencontre en laquelle on s'accorde à voir le canevas théorique de la pensée romantique. Prenant appui sur la lecture du premier Fichte effectuée par Novalis, on aimerait montrer que la philosophie romantique s'est ici inventée à travers un dialogue critique avec la thèse du Moi absolu, en prenant la forme d'un savoir négatif de l'absolu. Cet article voudrait poser les fondements d'une réévaluation de la place qu'occupe l'art chez Novalis, nous apparaissant moins comme l'accomplissement et la radicalisation de la Thathandlung en « esthétique spéculative » que comme l'invention d'une poétique de l'écart et des divergences, de l'être infini pluriel. The importance of the intellectuel meeting between the first german romantics and Fichte's work, especially with the first versions of the Wissenschaftslehre, is well known. This work is usualy regarded as the fundation of the romantical thought. Studying Novalis interpretation of Fichte, we would like to show that the romantical philosophy was created through a critical dialog with Fichte's absolute Ich, so that this philosophy may appear as a negative knowledge of the absolut. With this contribution, a new interpretation of art's situation in Novalis work is being prepared, which could be described more as a Poetik of separation and divergences, of unfinited being, rather than « speculative aesthetik ». Die große Einfluss von Fichtes Werk — insbesondere die ersten Fassungen der Wissenschaftslehre — auf die deutschen Frühromantiker ist bekannt. Diese intellektuelle Begegnung war die Grundlage für das so gennante « romantische Denken ». In diesem Artikel soll anhand von Novalis' « Fichte-Studien » dargelegt werden, dass das « romantische Denken » die Gestalt eines negativen Wissens des Absoluten annahm. Es ist ein erster Schritt auf dem Weg zu einer neubetrachtung der Kunst bei Novalis, die eher eine Poetik von Trennung und Divergenz — eine Poetik des unendlichen Seins — als eine « spekulative Ästhetik » ist