Abstract
En 1869, le jeune Brentano (1838-1917) consacre une étude à Auguste Comte (1798-1857), dans laquelle il rend un vibrant hommage au fondateur du positivisme. La question de la métaphysique mise à part, l’étude fait apparaître des affinités profondes entre le positivisme comtien et la philosophie de Franz Brentano : chez les deux penseurs on rencontre en fait le même refus de séparer la philosophie de la science. Au-delà de ces affinités qui existent au départ, la lecture de Comte aura durablement marqué la pensée de Brentano. Tout ceci explique pourquoi l’héritage de Brentano a pu jouer un rôle certain dans l’avènement du néo-positivisme dans la Vienne des premières décennies du XX e siècle. La position particulière que Brentano occupe aussi bien par rapport au positivisme ancien qu’au néo-positivisme soulève deux problèmes majeurs. Le premier a trait au rôle que Brentano a pu jouer dans la transmission de l’idéal positiviste. Le second, plus fondamental, se rapporte aux liens généralement sous-estimés qui existent entre le néo-positivisme et la philosophie positiviste de Comte.