Abstract
This essay reads Iris Marion Young’s foundational essay “Throwing Like a Girl” as one of the first serious attempts to mount a critique of phenomenology’s universal aspirations using its own methods, in order to show that its humanism was deeply, if unknowingly, inflected by gender. I show how Young’s use of Erwin Straus’s and Maurice Merleau-Ponty’s phenomenological methods both extend and challenge their claims, and her how assertions about the particularity of feminine existence call into question some of phenome-nology’s deepest convictions about bodily existence in general. Her argument thus uses phenomenology to call into question the phenomenological foundation on which it rests, in a feminist reconsideration of motility, space, intentionality, and transcendence. I conclude by turning to “Throwing Like a Girl: Twenty Years Later” twenty years after its publication and consider the phenomenology of action and relation that Young gestures toward there. Dans cet article, nous présenterons l’article révolutionnaire d’Iris Marion Young, « Lancer comme une fille », comme l’une des premières tentatives de critiquer les aspirations universelles de la phénoménologie en utilisant ses propres méthodes. Young démontre que l’humanisme de la phénoménologie est profondément (et mal-gré elle) influencé par le genre. Nous montrerons en quoi le recours par Young aux approches phénoménologiques d’Erwin Straus et de Maurice Merleau-Ponty permet de mettre à l’épreuve leurs thèses. Nous expliquerons ensuite comment son exploration de la spécificité de l’existence féminine met en question les convictions les plus profondes de la phénoménologie concernant l’existence corporelle en général. Ainsi, en examinant la motilité, l’intentionnalité et la transcendance dans une perspective féministe, Young fait appel à la phénoménologie pour questionner les fondements phénoménologiques sur lesquels il repose. Dans un deuxième temps, nous abor-derons, vingt ans après sa publication, l’article « Throwing Like a Girl : Twenty Years Later » pour présenter la phénoménologie de l’action et de la relation qui y est esquissée.