Abstract
SEBASTIÁN RUDAS | : Moralized secularism is the view that “secularism” is defined in relation to certain moral values. Jocelyn Maclure and Charles Taylor’s “liberal pluralism” is an influential version of moralized secularism, for it states that freedom of conscience and equal respect are the fundamental moral values of secularism. I present the objection that secularism is a redundant category because it carries no distinctive normative content that cannot be found in the more general, and less divisive, terminology of liberalism and democracy. In order to avoid this objection, I argue for conceiving secularism in a nonmoralized way. According to my view, secularism refers solely to the institutional arrangements that a state can put in place in order to address conflicts with organized religion that might emerge at the moment of advancing its ideological political project. Through this interpretation, it is possible to conceptualize expressions of secularism that are either not liberal or not motivated by the acknowledgment of new forms of pluralism as being the prime challenge a state faces for advancing its political project. As the redundancy objection shows, this is a possibility that moralized accounts of secularism preclude. | : Les versions moralisées de la laïcité définissent la « laïcité » par rapport à des valeurs morales. Le « pluralisme libéral » de Jocelyn Maclure et Charles Taylor est un exemple influent de la laïcité moralisée, car il affirme que la liberté de conscience et l’égal respect sont les valeurs morales fondamentales de la laïcité. Je propose l’objection selon laquelle la laïcité est une catégorie redondante, car elle ne comporte aucun contenu normatif distinctif qui ne peut être trouvé dans la terminologie plus générale et moins controversée du libéralisme et de la démocratie. Pour répondre à cette objection, je soutiens qu’il faut concevoir la laïcité de manière non moralisée. Selon moi, la laïcité se réfère seulement aux arrangements institutionnels qu’un État peut mettre en place pour répondre aux conflits avec les religions organisées qui pourraient surgir au moment de faire avancer son projet politique idéologique. Dans cette interprétation, il est possible de conceptualiser des expressions de laïcité qui sont non libérales, ou qui ne sont pas motivées par la reconnaissance de nouvelles formes de pluralisme à titre de principal défi auquel un État est confronté pour faire avancer son projet politique. Comme le montre l’objection de redondance, c’est une possibilité que la laïcité moralisée exclut.