Un dilemme pour la philosophie scientifique en général et pour celle de Carnap en particulier

Philosophia Scientiae 22:159-178 (2018)
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Abstract

Il y a un dilemme de la philosophie scientifique, limitée ici pour simplifier à la philosophie scientifique des sciences, assez évident dans lequel Carnap se trouve pris, mais auquel ni lui ni, sauf erreur de ma part, ses successeurs et commentateurs n’ont cru devoir s’arrêter : Ou bien la philosophie en question est scientifique au même sens que les autres sciences, c’est-à-dire ici qu’elle est elle-même l’une des sciences qu’elle a pour objets. On se demande alors à quoi pourrait ressembler plus précisément une telle philosophie scientifique, à supposer qu’elle fût possible. Ou bien la philosophie en question n’est pas scientifique au sens des autres sciences, c’est-à-dire ici qu’elle est la seule qui puisse les prendre toutes pour objets, mais la seule aussi qu’elle ne puisse prendre pour objet. La prétendue philosophie scientifique des sciences n’est alors pas la philosophie de toutes les sciences, c’est seulement une philo­sophie des sciences non philosophiques. Ce dilemme vaut pour la philosophie scientifique en général et pour celle de Carnap en particulier, pour laquelle il prend une forme assez tranchante pour qu’on puisse en discuter sérieusement, surtout si l’on s’en tient à la philosophie scientifique des sciences identifiée par Carnap, à l’époque de la Syntax, à l’étude syntaxique, ou syntaxe, du Langage de la science. La réponse négative, savante et incontestée qu’il conviendrait alors d’apporter à la question cruciale de la première branche est connue : non, une syntaxe adéquate du Langage de la science dans ce Langage même est impossible, à moins que celui-ci ne soit inconsistant. Dans le présent article, on propose une formulation et une esquisse de démonstration inhabituelles de cette impossibilité, ne mobilisant aucun codage, gödélien ou autre, de la syntaxe élémentaire du Langage de la science dans ce Langage même ; et l’on remet en cause le critère d’adéquation impliqué dans la démonstration de l’impossibilité en question, rouvrant ainsi la possibilité de sortir par le haut d’un dilemme dont Carnap s’est cru obligé, ou du moins s’est conduit comme s’il était obligé, de sortir par le bas.

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Philippe De Rouilhan
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