Abstract
L’ouvrage de Claire Wrobel s’appuie sur une citation de Michel Foucault qui sert d’épigraphe à l’introduction, selon laquelle « les espaces imaginaires » que sont « les paysages d’Ann Radcliffe […] sont comme la ‘contre-figure’ des transparences et des visibilités qu’on essaie d’établir ». Le « on » de cette citation est celui de Jeremy Bentham, que Claire Wrobel propose ici, suivant l’hypothèse foucaldienne, de lire conjointement avec l’œuvre de Radcliffe, parue pour l’essentiel dans les années 1790, afin d’explorer le rapport que le Panoptique entretient avec le roman gothique (p. 14). Les bornes chronologiques de ce livre, 1764 et 1842, correspondent d’une part à la publication de ce qui est considéré comme le premier roman gothique, _The Castle of Otranto_ (Horace Walpole, 1764), et d’autre part à l’ouverture du pénitencier de Pentonville, inspiré des travaux de Bentham et inauguré 10 ans après sa mort. Le propos est mené avec rigueur, précision et conviction tout au long des 492...