Abstract
Cet article propose une discussion sur les sources d'une histoire des savoirs à la recherche d'institutions, de communautés et plus largement des lieux où ces savoirs s'élaborent. Il montre que la nature scripturaire des sources d'un savoir possible sur les lieux de savoir du passé doit faire partie des objets de l'analyse, sous peine de reproduire des fictions sociales créées en leur temps pour servir des politiques diverses. Le cas étudié semble proposer ensemble à l'observation certains des objets favoris de l'histoire intellectuelle du XVIIe siècle (académies, salons, École), et permet ainsi de questionner l'inégale solidité sociale de ces objets, en réinsérant l'activité d'écriture et de publication d'un auteur philosophe dans le tissu des multiples écritures sur la philosophie et ses lieux qui ont, à cette époque, fait d'elle autre chose qu'une discipline.