Abstract
Résumé Cet article propose de concevoir le dissensus moins comme le constat d’un désaccord irréductible que comme le point de départ d’un processus visant à élaborer un territoire épistémique commun. Dans le travail argumentatif de confrontation des désaccords, il ne s’agit pas d’identifier le dispositif qui conduit à un accord via la délibération rationnelle. Il s’agit plutôt de comprendre comment le dissensus permet de construire des communautés plurielles. Il discute certains textes de philosophie politique (Habermas, Mouffe, etc.), où semble centrale la question de l’accord comme horizon d’attente des confrontations argumentatives. L’article utilise cette hypothèse pour analyser la diffusion de la dynamique de Leibniz dans sa correspondance avec De Volder. Cette analyse permet de montrer que le dissensus n’est pas un obstacle mais le socle à partir duquel de multiples diffusions sont possibles.