Abstract
La philosophie scientifique de nos jours prend son point de départ, non dans les propositions certaines des mathématiques, suivant l’exemple de Descartes, mais dans les énoncés probabilitaires des sciences empiriques, dont le modèle est la physique. Les mathématiques sont certaines, mais vides de contenu : ce sont de pures tautologies qui n’imposent aucune restriction au réel. Les éпоncés de la physique sont doués de contenu, mais ils ne sont pas certains parce qu’ils formulent des prédictions : ils ne sont pas à considérer comme des propositions vraies, mais comme les mises d’un joueur, et, comme tels, ils relèvent d’une logique probabilitaire, dont la logique classique n’est qu’un cas très particulier.