Abstract
Si elle est souvent requise par les théoriciens de la démocratie délibérative, la norme argumentative y est sous-déterminée au regard des théories de l’argumentation. Cet article déploie diverses composantes d’un argument et renvoie dos-à-dos ceux qui jouent contre elle la narration et ceux qui l’exigent sans la définir autrement que de façon minimaliste. Explorant plusieurs causes de la délibération (conflits, incertitudes, modalités), il desserre l’étau de la philosophie politique (Habermas, Rawls) sur la philosophie morale et le pluralisme des théories éthiques. Il propose une division du travail argumentatif favorisé institutionnellement pour ne pas risquer de vider de son sens la théorie de la démocratie délibérative.