Abstract

Le sujet qui perçoit, ressent, se remémore, ou imagine a conscience de son activité mentale, et notamment du mode — perceptif, mnésique ou autre — de ses états. Le mode des états expérientiels va de pair avec une relation spécifique (variable selon le mode) du sujet à ce que l'état représente. Par exemple, le sujet qui se remémore se trouve (normalement) dans une certaine relation à la scène remémorée : il a perçu celle-ci dans le passé. La thèse principale de l'article est que le sujet conscient d'être dans un état donné s'auto-attribue implicitement cette relation avec ce que l'état représente. Cette auto-attribution implicite (immunisée aux erreurs d'identification) constitue la présence du sujet «comme sujet » dans le contenu de ses expériences, distincte de sa présence « comme objet » lorsqu'il fait lui-même partie de la scène représentée. [English abstract] The subject who perceives, feels, remembers or imagines is conscious of his or her experiential states and, in particular, of their ‘mode'. The mode is what enables us to classify experiential states into types such as perceptions, memories, etc., quite independent of the content of the state (what is perceived, remembered, etc.). It is argued that the mode M of an experience determines that (if all goes well) a certain relation RM holds between the subject of the experience and what the experience represents. For example, the subject who remembers a scene normally stands in a certain relation to the scene in question, that of having perceived it in the past. The article's main thesis is that the subject of an experiential state implicitly self-ascribes the relevant relation to what the state represents. This implicit self-ascription (which is immune to error through misidentification) corresponds to the presence of the subject « as subject » in the content of his or her experience.