Abstract
Le but de cet article est d’examiner l’articulation entre philosophie et religion chez Fichte, dans les écrits antérieurs à l’accusation d’athéisme (1799). A la lumière de la recherche engagée, il apparaîtra que, contrairement à une thèse largement reçue, la philosophie de la religion a, dès l’époque de Iéna, non seulement de fait mais de droit une position clairement définie dans le dispositif fichtéen. L’entrée même dans la philosophie, qui coïncide avec la découverte de la liberté, est un acte éminemment religieux, et la philosophie est de part en part soutenue par une révélation intérieure d’ordre religieux. Pour des raisons anthropologiques, le théisme fondé sur cette révélation intérieure ne conduit pas au rejet de toute religion révélée, et en particulier du christianisme, lequel demande toutefois à être soumis à une critique de la raison.