Abstract
Le premier chef de l'école de traducteurs de Bagdad, Ibn el-Batric, a traduit les XIX livres du De animalibus. Casire a voulu rendre plus clair le texte très laconique de al-Quifti, mais il a tort en affirmant que Ibn el-Batric a traduit le De animalibus en syriaque, et Camus et Renan l' ont suivi. Al-Quifti ne fait que transcrire le Fihrist. L'examen de l'une et de l'aute source dans l'original arabe et dans leur contexte nous permet de conclure qu'on doit interpréter ce qu'on y lit comme affirmant qu'il s'agit d'une traducatio en arabe, ainsi que le disent aussi les historiens les plus récents. A partir de cette traduction arabe, Michel Scot a fait la première traduction latine. Si Camus n'a pas raison en affirmant que Scot a travaillé sur un texte hébraïque, un de ses arguments peut cependant confirmer l'hypothèse de Mlle. Wingate selon laquelle il s'est fait aider par un juif pour sa traduction. Celle-ci en effet est peut-âtre antérieure à la traduction du De Sphaera pour laquelle on a des témoignages de l'aide d'un juif. Mgr. Pelzer a découvert une traduction abrégée et commentée du De animalibus de Pierre Gallego, pour laquelle il s'est servi de la traduction de Scot et des commentaries arabes de Abulfarag et Averroés. Mgr. Pelzer s'est trouvé en difficulté pour expliquer le sens du mot arabe antecer, qu'il traduit par compendium. Mais, selon l'avis de M. Asín Palacios, antecer pourait être la corruption de auençer, c'est-à-dire Ibn Zara, dont on sait qu'il a résumé, corrigé et traduit en arabe le Compendium du De Animalibus par Nicolas de Damas que Pierre Gallego aurait alors utiliseé. Les "Questiones super libro de animalibus" de Petrus Hispanus Portugalensis que Gabmann a découvertes à Madrid sont pent-être le premier écrit scolastique sur la zoologie aristotélecienne. Les commentaires sur le De Animalibus ne sont pas très nombreux et à XIIIe siècle et ceux qu'on a attribués à Pierre d'Auvergne et à J. de Tydenshale ne sont que les que les questions disputées par Albert le Grand à Cologne, d'oú l'intérêt que présente l'oeuvre inédite de Pierre d'Espagne. Le texte des "Questiones" eest très endommagé et incomplet. L'index qui se trouve au commencement du codex nous parmet de découvrir quelles sont les questions qui y manquent. L'analyse du ms. nous a révéle qu'il n'y a pas de fondement à l'hypothèse émise par Grabmann, selon laquelle on pouvait y trouver des raisons d'affirmer que dans les mss. medievaux de la traduction de Scot la division des livres ne se faisait pas toujours de la meme maniere. Les "Questiones" de Pierre d'Espagne ont été dépassées par le commentaire d'Albert le Grand. Mais pour etudier Pierre d'Espagne il n'est pas possible de meconnaitre ces "Questiones" ou on trouve traites des problemes qui interessent l'histoire de la medecine et aussi l'histoire de la philosophie, comme celui de Vorigine de l'âme, sur lequel nous travaillons à présent.