Du stimulus à la science, neurocomputationnellement
Abstract
À Harvard durant l’année académique 1940-41, les philosophes-mathématiciens Quine, Tarski et Carnap débattaient de la possibilité d’établir une distinction entre les énoncés analytiques et synthétiques qui soit suffisamment mordante pour dégager un statut spécial à l’épistémologie. Quine et Tarski s’objectaient à la distinction et l’objection de Quine verra notamment le jour sous le titre fameux « Les deux dogmes de l’empirisme ». Carnap, dans son autobiographie intellectuelle, se souvient avoir alors craint : « are we now back to John Stuart Mill? ». Carnap avait compris qu’une épistémologie antipsychologiste comme celle du Cercle de Vienne ne peut subsister sans la présence d’une distinction de principe entre des énoncés analytiques et synthétiques. Il avait compris qu’un rejet de la distinction signifiait, à court ou moyen terme, un retour à l’épistémologie comme « psychologie de la science » telle que la pratiquait Auguste Comte, John Stuart Mill et Ernst Mach.