Diogène n° 263-263 (3-4):185-200 (
2020)
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Abstract
Dans les débats sur le transhumanisme et ses rapports avec le post-humanisme, devons-nous admettre un horizon de perfectibilité susceptible de faire l’unanimité et capable de donner sens au travail engagé aux yeux de tous? Cela semble, de prime abord, bien difficile à défendre. En effet, les idées sur la perfectibilité humaine sont nombreuses et leur cohérence d’ensemble n’est pas avérée. Il apparaît indispensable, en tout état de cause, de prendre en compte la dimension sociale du « progrès » auquel l’humanité est en droit d’aspirer. Les références au bonheur, à la liberté de choix, à l’épanouissement individuel ne sont pas purement individuelles ; en effet, leur concrétisation ou leur échec est toujours tributaire de relations sociales et de l’organisation collective. Du fait de l’emprise des normes de concurrence et des normes de réputation et de conformité, il est difficile de considérer l’amélioration individuelle de « capacités » ou facultés comme un gage d’épanouissement, de satisfaction ou de vie réussie. Ainsi, nous devons aborder la relation de l’individu à la société, dans le contexte des débats sur le post- et le transhumanisme, en conservant le cadre de référence de la perfectibilité sociale, en prenant acte de l’emprise d’une perspective naturaliste incomplète.