PhaenEx 6 (2):131-162 (
2011)
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Abstract
L’article offre une discussion de l’affirmation qui ouvrait en 1977 les Fragments d’un discours amoureux de Roland Barthes, selon laquelle le discours amoureux se trouvait dans une condition d’extrême solitude. Afin de comprendre cette affirmation, on commence par un aperçu des caractéristiques du discours amoureux, pour montrer en quelle mesure son incohérence et sa fragmentation lui sont constitutives. Ensuite, on analyse le projet barthésien de restituer une dignité à ce discours et à l’expérience qu’il véhicule — de le soustraire à sa solitude. Pour conclure, on montre pourquoi certaines attaques moralisatrices contemporaines contre l’instabilité de l’expérience amoureuse actuelle, au lieu d’offrir un espace d’écoute au discours amoureux, finissent souvent par le réduire encore au silence