Abstract
La financiarisation du marché est associée à un déficit démocratique, à un accroissement des inégalités et à un contexte mondial d’incertitude et de crises. Dans le présent article, nous revisitons les vues d’Adam Smith au xviiie siècle sur ces sujets, au-delà de sa caricature néolibérale. Nous suggérons que le père de l’économie moderne, sur qui l’on fonde l’idéologie de la « main invisible » en économie et le « laissez-faire » pour les entreprises, recommandait en fait l’instauration de régulations strictes des banques et de la finance. Après avoir présenté les régulations que Smith a proposées en son temps, nous tirons de son œuvre plusieurs suggestions de réforme pour les secteurs bancaire et financier, contribuant ainsi au débat actuel sur ces questions, tout en l’enracinant dans son contexte historique