Abstract
Admettons comme hypothèse de travail pour les besoins de la discussion qui va suivre que les jugements moraux ne sont pas fondés sur des valeurs objectives, sur des propriétés naturelles des choses, des actes ou des hommes, ni sur les volontés d'un Etre supréme quelconque; admettons qu'ils relevènt ultimement de decisions individuelles, que chaque homme est sur le plan logique libre de décider des principes en vertu desquels il entend guider sa vie. La question qui se pose est la suivante: ces jugements concernant ma propre vie sont-ils logiquement universalisables? Le sont-ils nécessairement? Le sont-ils parfois et à quelles conditions? En d'autres termes, le fait qu'au plan moral je valorise tel type d'action doit-il m'amener à poser que les autres “devraient” également valoriser le même type d'action? La logique du discours moral me permet-elle de poser des valeurs uniquement pour moi-méme?Ou au contraire le jugement : “je devrais agir de telle façon” entraîne-t-il le locuteur à adhérer à cet autre jugement: “X, dans des circonstances semblables, devrait agir de la même façon”?