Abstract

Les relations entre philosophie morale et psychologie ont été marquées par une volonté d'autonomie réciproque souvent justifiée par deux arguments classiques fondamentaux en philosophie morale. Pourtant, le débat est loin d'être clos et l'étude de la morale comme n'importe quel objet naturel ou « naturalisation de la morale » se pose aujourd'hui à nouveaux frais. L'auteur propose une analyse critique des trois principaux arguments contemporains opposés à la naturalisation de la morale : la dénaturation de la morale ; la suffisance de la science ; et le « rasoir de Kant ». Cet examen la conduit à proposer l'hypothèse d'un principe de redoublement permettant d'établir que la naturalisation de la morale repose sur un devoir moral.