Abstract
Résumé Ce texte est une réponse de Toni Negri à trois objections proposées par Pierre Macherey à la notion de « multitude », telle que la développe le second livre de Hardt-Negri. L’auteur précise d’abord que l’importance mise sur les nouveautés du travail immatériel ne nie nullement l’inertie, voire l’exacerbation, des rapports d’exploitation, soulignés à juste titre par la pensée critique. Il invite ensuite à considérer la communication, non comme un principe de circulation vide, mais comme un terrain, effectif et efficace, de constitution matérialiste de la singularité productive. Enfin, il reconnaît que la transformation de la multitude de chair en corps n’a aucune solution magique à proposer aux dilemmes politiques, mais a bien plutôt le statut d’une question ouverte. Avec pour premier élément de réponse un principe directeur : la multitude n’a pas pour ambition de prendre le pouvoir, mais de gérer le commun.