Abstract
Dans cette étude du grand livre que Schmitt a consacré à l’histoire du droit international, Le Nomos de la terre, on tente de reconstituer la logique d’une pensée qui, partie de l’idée d’un lien essentiel entre le droit et la « limite », aboutit à une critique de la résurgence moderne de la « guerre juste » comme « guerre pour l’humanité ». Si l’actualité et la sagacité de certaines analyses restent frappantes, on rappelle aussi ici ce que fut « l’envers de la critique », soit l’accompagnement théorique que Schmitt a fourni à la politique du « grand espace » nazi et son rejet ultérieur de la notion de « crime contre l’humanité », où peuvent se lire les effets d’un « antihumanisme » radical.This paper is a study of Schmitt’s book The Nomos of the Earth. We try to investigate the historical background and the political consequences of Schmitt’s genealogy and criticism of the humanitarian « just war ».Schmitts Verständnis des « Nomos » begründet seine Polemik gegen die destabilisierenden Folgen des Universalismus und gegen den « Krieg für Menschheit ». Heute findet diese Kritik eine neue Aktualität. Aber sowohl mit seiner Rechtfertigung der « Grossraum »-Politik als auch mit seiner Verwerfung des Begriffs des « Verbrechens gegen die Menschlichkeit », hat Schmitt die gefährlichsten Konsequenzen aus seinem juristischen « Antihumanismus » gezogen