Qu'y at-il de vital dans un organisme vivant?
Abstract
Introduction 1) Une épistémologie non fondationnelle § 1. Concernant l?usage philosophique de l?adjectif « vital », on s?attend à voir surgir une distinction entre le vivant et le vécu, comme si d?emblée nous pouvions et devions accepter que le vital soit aussi quelque chose d?éprouvé par la conscience, par opposition au vivant qui serait simplement observé et expliqué par la science. Pourquoi, dès lors, faudrait-il rechercher dans ou chez les êtres vivants quelque chose de vital ? Cela ne reviendrait-il pas à multiplier les entités et à transformer subrepticement le prédicat « vivant » en être ? Cela ne nous engagerait-t-il pas vers une substantialisation de la vie érigée ainsi en réalité métaphysique ? N?est-ce pas justement le défaut des vitalistes comme Bergson (1907) ou Driesch, de créer un tel processus de surdétermination (Mayr, 1961 ; Kim, 1993, 1998) par et à travers lequel, à un phénomène inconnu X devrait correspondre en même temps des causes observables X?, X?? et une force vitale inobservable Y ? Ce processus introduirait ainsi une entité supranaturelle dans le cours des événements naturels et rendrait impossible toute forme de stabilité et de généralité pour la relation associant X à X?, X?? et X???. § 2. Nous allons pourtant partir d?une position épistémologique inédite. Il n?est pas question pour nous d?imposer d?emblée aux biologistes l?existence