Abstract
Question - Dans Sur le prisme métaphysique de Descartes, vous concluiez par la « destitution » de la métaphysique, ainsi laissée enfin à elle-même, et vous en appeliez à une autre « instance », un autre ‘ordre’, pour définir la tâche d'élaborer une doctrine de la charité, d'en retracer l'histoire, selon la règle d'une historicité absolument indépendante de l'historialité. Les deux protagonistes emblématiques de cet ouvrage permettaient de comprendre la nature du « saut » ainsi requis et d'instituer la rupture. Le mouvement général de Réduction et donation est le même, mais cette fois une case reste vide. Il ne s'agit point, en effet, dans ce dernier ouvrage, de ‘jouer’ quant à la réduction, Heidegger contre Husserl; cette confrontation n'intervient qu'en un premier moment, puisqu'aussi bien Husserl élargit déjà la réduction. Reste que, s'il est légitime de distinguer et d'opposer dans un horizon phénoménologique commun la réduction transcendantale de Husserl à la réduction au « phénomène d'être » de Heidegger, le passage à la troisième réduction - tel que vous le proposez - reste beaucoup plus problématique, sauf à jouer d'une certaine équivocité du terme même de « donation », celle-là même qui conduit de la Selbstgegebenheit à la constellation du Geben, de la Gabe et du es gibt