Abstract
L’opinion est souvent exprimée que Bradley fut un des tout premiers critiques du psychologisme. Dans cet article, j’examine cette thèse en me penchant principalement sur ses Principles of Logic . Je définis le psychologisme au sens étroit comme une thèse portant sur les fondements de la logique, et le psychologisme au sens large comme une thèse plus générale en théorie de la connaissance pour montrer que Bradley a rejeté les deux, même s’il n’avait pas grand chose à dire sur la version étroite. Sa critique de l’autre version est basée sur une distinction entre contenu psychologique et contenu logique, et sur sa défense de la thèse de l’idéalité du contenu logique, avant Frege et Husserl. Cependant, il tient encore à l’idée que le contenu logique provient de la perception. Après une brève présentation de ses critiques de la psychologie associationniste, je montre qu’il fait face à de véritables difficultés en essayant d’éviter de retomber dans le psychologisme en faisant appel à la distinction entre universel abstrait et universel concret. Je termine avec quelques remarques sur la place de Bradley dans l’histoire de la psychologie britannique.One often hears the opinion voiced that Bradley was an early critique of psychologism. In this paper, I investigate that claim, focussing on his Principles of Logic . I define psychologism in the narrow sense as a thesis pertaining to the foundations of logic, and psychologism in the wide sense as a more general thesis concerning the theory of knowledge, and show that Bradley rejected both, although he had little to say on the narrow version. His criticism of the wider version is based on his distinguishing between psychological and logical content and on his defence of the ideality of logical content, before Frege and Husserl. Nevertheless, he still hung to the idea that the latter harks back to ordinary perception. I then review briefly his criticisms of associationism in psychology, to show that he faced some difficulties in trying to avoid lapsing back into psychologism, with an appeal to a distinction between abstract and concrete universals. I conclude with some remarks on the palace of Bradley in the history of British psychology