Sujet insigne et Ich-Satz

Les Etudes Philosophiques 88 (1):85 (2009)
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Abstract

On étudie ici deux versions de l'interprétation heideggérienne du « sujet cartésien ». La thèse générale formulée dans La métaphysique comme histoire de l'être affirmant que c'est avec Descartes que « pour la première fois subiectum et ego, subjectivité et égoïté (Ichheit) acquièrent une signification identique » comporte en effet au moins deux versions: une version faible, exposée dans Sein und Zeit et les Problèmes fondamentaux de la phénoménologie, et une version forte, formulée notamment dans Schelling. Le traité de 1809 sur l'essence de la liberté humaine et Qu'est-ce qu'une chose?. Si la version faible se contente de mettre en équation mens humana et subiectum dans l'horizon de la Vorhandenheit, la version forte propose une lecture de l'ego comme « sujet insigne », fondée sur l'interprération schellingienne du cogito comme Ich-Satz, un des trois principes (avec le principe de contradiction et le principe de raison) permettant de fonder systématiquement la certitude métaphysique. Il s'agit dès lors de montrer dans quelle mesure Heidegger suit l'interprétation schellingienne de la philosophie moderne, et son évaluation des contributions respectives de Descartes, Leibniz et Kant à l'émergence d'un nouveau concept du sujet, déterminé par sa quête de la liberté. The paper introduces and discuss two versions of Heidegger's reconstruction of the so-called Cartesian subject. Indeed Heidegger's basic claim that Descartes should be considered the first to « make subiectum and ego, subjectivity and egoity synonyms » is stated in two different versions, a weaker one, formulated in Being and Time and The Basic Problems of Phenomenology, and a stronger one, developed in Schelling's Treatise on the Essence of Human Freedom and What is a Thing? While the weaker version insists on Descarte's equating mens humana and subiectum, in terms of present-at-hand (Vorhandenes), the stronger one characterizes the Cartesian ego as « the exclusive subject », a Schellingian claim, based on Schelling's interpretation of the cogito as Ich-Satz, one of the three principles (with the principle of contradiction and the principle of reason) allowing to found metaphysical certitude systematically. One thus tries to show up to what point Heidegger is actually indebted to Schelling's reconstruction of modern philosophy and Schelling's assessment of Descartes', Leibniz's and Kant's respective contributions to the rise of a new concept of the subject, based on its quest for freedom

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