Dialogue 37 (2):389-391 (
1998)
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Abstract
L’essor actuel de la psychologie morale dans les études de philologie classique ne constitue pas un phénomène surprenant. Très nombreux et très variés, ces travaux accompagnent le remarquable développement de la réflexion philosophique contemporaine sur l’action, la décision, la délibération et en général tout ce qui concerne la structure subjective de la vie morale. On peut en faire remonter le point de départ au livre toujours important de Bruno Snell, mais également aux travaux de E. R. Dodds et de A. W. H. Adkins. La recherche de Snell mettait en œuvre, pour la première fois de manière systématique, une analyse philosophique de la littérature grecque, pour tenter de dégager la conception archaïque du sujet et de la vertu et exposer sa transformation dans la philosophie de l’âge classique. Plusieurs thèses de ce livre central sont aujourd’hui abandonnées, d’autres ont été renforcées par la recherche subséquente et on peut compter au nombre des témoins les plus significatifs du travail de Snell la mise en chantier, en collaboration avec une équipe remarquable, de son lexique conceptuel de la pensée archaïque. Ce lexique est devenu l’outil indispensable de la philologie préclassique.