Abstract
Les malentendus qui ont pu exister à propos des rapports entre science et théologie ont été dissipés depuis longtemps déjà grâce au travail de critique épistémologique qui a été accompli tant du côté de la science que du côté de la théologie. Non seulement il est reconnu qu’il n’y a aucune incompatibilité entre science et théologie, mais on peut dire que ces deux disciplines se reconnaissent mutuellement comme dimensions authentiques de la vie de l’esprit. Mais il y a un vœu d’unité qui souhaite la recherche, au-delà de la simple coexistence, d’une compréhension mutuelle, et donc du dialogue. La question des rapports entre science et théologie peut être posée comme question du dialogue entre ces deux dimensions de l’esprit. Le texte que voici s’interroge essentiellement sur les conditions de possibilité d’un tel dialogue. Pour qu’il y ait dialogue il faut une instance médiatrice. On suggère ici que ce pourrait être l’idée de rationalité. L’argumentation en faveur de cette hypothèse s’accompagne d’une mise en évidence de la différence fondamentale qui sépare science et théologie, interprétée comme différence entre le constitué et l’événementiel. La différence étant ainsi reconnue, on peut analyser la rencontre entre science et théologie en trois moments : la compréhension mutuelle , les emprunts conceptuels , et enfin la complémentarité