Abstract
Gerhard Krüger s’interroge sur la genèse, le sens – tout autant philosophique qu’historique – et les résultats de la philosophie romantique. Il s’efforce de démontrer que le romantisme est une réaction à une décision antérieure qui avait fondé l’ Aufklärung : le retrait de la pensée dans le for intérieur de la conscience réflexive, la séparation entre le Selbst pensant et le corps propre, la communauté politique et Dieu. Le romantisme part du constat d’une douloureuse absence de contenu dans l’existence moderne. L’intention qui anime la philosophie romantique dans son ensemble – chez Fichte, Schelling et Hegel est de soulager cette douleur en rendant par divers moyens à l’homme moderne ce dont la fondation de l’ Aufklärung avait exigé qu’il se sépare.