Abstract
Après un bref survol de l’esthétique britannique au xxe siècle, les objections de Wollheim à la théorie « idéelle » de l’art, qu’il attribue à Croce et à Collingwood, sont présentées. Dans une deuxième partie, les critiques de Bosanquet à l’endroit de la théorie de Croce sont examinées, pour en conclure qu’on ne peut pas lui attribuer la théorie « idéelle ». Il en va de même pour Collingwood, dont les grandes lignes de son esthétique sont présentées dans la troisième partie, dont le but accessoire est de montrer que sa théorie est par ailleurs plus satisfaisante que celle de Bosanquet ; elle est en réalité très proche de celle de Wollheim, malgré les dires de ce dernier. Dans la conclusion, on revient sur le motif des théories de l’art des idéalistes britanniques, à savoir le rôle social que doit jouer l’oeuvre d’art, pour montrer toute l’actualité de la théorie de Collingwood, pour qui l’oeuvre d’art est le produit non pas de l’artiste seul, mais de l’artiste et de son audience.After a brief survey of British aesthetics in the XXth century, Wollheim’s objections to the ‘ideal’ theory, which he imputes to Croce and Collingwood, are presented. In the second part, Bosanquet’s critique of Croce’s theory is presented in order to show that one cannot attribute to him the ‘ideal’ theory. The same goes for Collingwood, whose aesthetic theory is sketched in the third part, which argues accessorily that it is more satisfactory than Bosanquet’s ; it is in fact, his own claims to the contrary notwithstanding, rather close to Wollheim’s. The conclusion comes back to the central motivation for British Idealist theories of art, namely that the work of art has a social role to play, in order to show the actuality of Collingwood, who viewed the work of art not as the product of the artist alone, but from the artist and the audience alike