Abstract
La notion de personne connaît deux principaux domaines d’application linguistiques : un domaine grammatical, celui de la catégorie grammaticale de la personne (1re, 2e et 3e personnes) et un domaine sémantique, celui du lexique, où le nom personne sert à désigner un individu de l’espèce humaine. Les deux se trouvent reliés par le fait que les deux premières personnes « grammaticales » du singulier je et tu ne peuvent être que des personnes « sémantiques ». Mais de quelles « personnes»s’agit-il? Autrement dit, qui est je? Qui est tu? Qui est il / elle? Le but de notre article est de montrer que la réponse énonciative classique en termes de locuteur et d’interlocuteur (ou d’allocutaire) s’avère insuffisante et que, pour expliquer leur fonctionnement, il faut prendre en compte leur rôle dans l’énoncé, leur caractère de réflexif d’énonciation (token-reflexive) et la subjectivité (pensée de se) inhérente à je.