Abstract
Dans le Traité de la réforme de l’entendement, le jeune Spinoza réconcilie sans les confondre les deux principales composantes de la vera Methodus et, dans une certaine mesure, unifie Méthode réflexive et Philosophie. Or, ces deux démarches apportent un éclairage sur la Méthode d’interprétation de l’Écriture conçue au chapitre VII du Traité théologico-politique. En effet, il existe une cohérence trop négligée dans les études spinozistes entre la vera Methodus et ce qu’est devenue la Philosophie ultérieure de Spinoza lorsqu’il formule les règles de l’interprétation de l’Écriture. Cette cohérence s’exprime sur deux plans. Primo, l’interprétation spinozienne des Lettres sacrées implique dans un autre registre l’histoire de l’entendement fondée par le jeune Spinoza sur la connaissance réflexive de l’idée vraie donnée et l’expérimentation. Secundo, l’impossibilité d’une « science vraie » de l’Écriture et l'emploi d'outils intellectuels innés placent le Traité théologico-politique et le Traité de la réforme de l’entendement dans un horizon commun : celui d’un usage spécifique de l’entendement et d’une alternative à la connaissance causale déployée dans l’Éthique.