Dialogue 41 (1):180-182 (
2002)
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Abstract
Le discrédit tenace dont souffre le Moyen Âge laisse apparaître dans son tissu les grandes trouées d'un intérêt presque exalté focalisé essentiellement sur une invention médiévale inouïe, celle de l'amour passion. Depuis la Seconde Guerre mondiale, plusieurs auteurs ont attiré l'attention sur cette question de l'amour dans la pensée médiévale, question qui avait pourtant jusqu'alors peu retenu les spécialistes de cette période. Les lectures depuis se multiplient. Il y a eu, entre autres, les trois grandes lectures de l'abbé Pierre Rousselot, d'Anders Nygren et de Denis de Rougemont; il y a eu le Séminaire que Lacan a consacré à cette «affaire» médiévale de l'amour en 1973 et qui s'appuyait précisément sur les trois commentaires précédemment cités, et cela de préférence à des textes plus traditionnels tels que La Nouvelle Héloïse ou les Lettres de la religieuse portugaise; il y a eu aussi les commentaires de Georges Duby et d'Ivos Margoni; il y a, enfin, la belle et forte lecture de Charles Baladier dont il est ici rendu compte.