Clio 34:85-104 (
2011)
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Abstract
L’article s’intéresse aux hommes et aux femmes passés dans l’histoire à l’ombre de la figure « hermaphrodite ». Pour ce faire, il s’intéresse à eux dans le cadre familial, en cessant de les réduire à leurs particularités corporelles et génitales pour les replacer dans une perspective sociale. L’état hermaphrodite permet en effet d’interroger doublement la famille : d’une part parce qu’il brouille le jeu des projections identitaires habituellement à l’œuvre entre parents et enfants et entre membres de la fratrie, de l’autre parce qu’il pose le problème majeur de l’infécondité et du mariage aussi bien pour celui ou celle qui en est victime que pour la cellule familiale dans son ensemble. L’extrême diversité des relations et des affects intrafamiliaux rencontrés rappelle que si l’hermaphrodisme a été puissamment structuré au xixe siècle en catégorie médicale, il ne peut être opérant en catégorie sociale.