Abstract
L’examen de la philosophie kantienne de la religion sur ses deux fronts (le dogmatisme théologique et le scepticisme des Lumières) et celui de sa postérité contrastée (pour l’essentiel, Hegel et l’hégélo-marxisme, Schleiermacher et la culture du protestantisme, Kierkegaard et la dialectique existentielle) permettent de poser cette question : comment s’approprier l’héritage sémantique des traditions religieuses (et spécialement l’idée d’un « règne de Dieu sur terre » et celle d’une « république éthique ») sans estomper la frontière entre foi et savoir, donc : comment aujourd’hui s’approprier rationnellement les contenus religieux face à ce qui menace la raison de l’extérieur (les réactions fondamentalistes) comme de l’intérieur (la normativité en crise) de la modernité?