Abstract

Alors qu’il examine la question de la mondialisation dans le contexte de la philosophie, le texte prend une direction quelque peu inattendue : au lieu de réfléchir sur la signification et les conséquences du processus dit « global », il tente d’établir comment la philosophie ainsi que la production théorique et littéraire sont à leur tour affectés par la mondialisation. Au lieu de « penser la mondialisation » d’emblée, le texte tente de montrer ce que « la mondialisation a eu comme effet sur la pensée ». Afin d’illustrer cet effort, trois régions seront prises en compte : l’Afrique, l’Amérique Latine et l’Inde. Ces régions ont été choisies car elles sont représentatives du « Tiers monde » ou des « Pays du Sud ». L’idée principale, inspirée par P. Hountondji, est que les productions théoriques et philosophiques imitent la production économique ; a fortiori : elles représentent le seul et même processus. Ce point est illustré par de nombreux cas. Ensuite, le texte tente de montrer que, malgré les différences importantes des approches herméneutiques, de la distance géographique et des traditions successives, toute la production philosophique et littéraire du « Tiers monde » fait face au même destin, ce qui pourrait être une conséquence de son positionnement structurel dans le « système mondial » contemporain. Cependant, les auteurs issus des champs « périphériques » de la production théorique ne sont pas seulement confrontés à des problèmes similaires ; ils partagent en outre des idées similaires concernant ce qui peut être fait pour minimiser la position asymétrique de leurs cultures et rétablir l’équilibre