Clio 33:23-44 (
2011)
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Abstract
Depuis le milieu du xviie siècle, l’histoire coloniale des Indes néerlandaises se distingue par un modèle particulier de relations intimes interraciales, pratiquées au quotidien par la population. C’est ainsi qu’en 1900, on estime que près de 75% de la population européenne est métisse. Mais, à partir de cette époque, un régime « moderne » de ségrégation raciale se met en place, qui émerge dans un contexte dominé par l’introduction du capitalisme, par le développement des investissements étrangers et par une nouvelle législation en matière de citoyenneté. Toutefois, en dépit de tentatives tant politiques que sociales pour renforcer l’étanchéité des frontières raciales au sein de la société coloniale hollandaise de l’archipel indonésien, les relations sexuelles interraciales et la dimension créole de cette société perdurent jusqu’en 1942. Ainsi, ladite supériorité de la communauté européenne apparaît fondée sur une construction parfaitement mythique de l’identité « blanche ».