Abstract
Dans cet article, le théologien dominicain propose une sorte de biographie intellectuelle qui recoupe l’évolution de la théologie catholique durant les quarante dernières années. Héritier de la tradition intellectuelle dont Marie-Dominique Chenu fut l’initiateur dans son ouvrage, Une École de théologie: le Saulchoir, il explique comment, tout en restant fidèle à la posture théologique de Thomas d’Aquin, il a pris peu à peu ses distances vis-à-vis de la théologie thomiste en tant que théologie métaphysique. En charge à la suite d’Henri Bouillard de la chaire de théologie fondamentale de l’Institut Catholique de Paris, il a cherché à définir celle-ci comme une science herméneutique qui assure la crédibilité du message chrétien à partir d’une corrélation critique entre l’expérience de la communauté chrétienne primitive et l’expérience historique des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Il précise alors les conséquences de ce tournant herméneutique de la théologie tant pour la relecture des Écritures que pour la réinterprétation de la tradition théologique et dogmatique. En conclusion, dans la fidélité à l’orientation herméneutique de sa théologie, il fait état de ses principales options dans le chantier toujours ouvert de la théologie des religions ou mieux du pluralisme religieux