Abstract

Dans l’ Essai sur l’origine des connaissances humaines, Condillac propose une doctrine de la réminiscence fort originale, mais qui n’est pas dépourvue de difficultés. Pour rendre raison de ces difficultés, il convient de revenir sur les sources des thèses de Condillac, et notamment sur ses sources cartésiennes, qui doublent l’influence bien connue de l’ Essay de Locke. On verra ainsi que l’analyse condillacienne de la réminiscence constitue un jalon essentiel dans la postérité du cogito cartésien, et cela notamment à propos de la double interrogation sur l’ unité et l’ identité du moi qui caractérise la réception du cogito à partir de la fin du xvii e siècle.