Abstract
Le vieillissement de la population que connaît la France au début du XXe siècle donne lieu à la mise en accusation des femmes, notamment des femmes âgées, qui commencent à vieillir plus nombreuses et plus longtemps que les hommes. La vieillesse des femmes, définie par des critères conventionnels autant que biologiques, dévaluée sur le plan social, ignorée sur le plan médical, figée dans des représentations péjoratives, devient un moment particulièrement sensible de leur cycle de vie où, au-delà des contraintes et des soumissions de leur vie adulte, se dessine pour elles la possibilité de transgresser ou de recomposer les rôles traditionnels. Alors que se met en place une protection sociale étroitement liée à la salarisation de la main-d’oeuvre, l’évolution des systèmes de retraite marginalisent, non seulement les plus âgées, mais l’ensemble des femmes dont la fonction sociale n’est pas reconnue. A travers le problème du vieillissement et de la vieillesse se joue à de multiples niveaux la question du statut des femmes dans nos sociétés occidentales