Abstract
Martha Nussbaum soulève d’une manière particulière la question de ce que l’on doit faire de la vulnérabilité ou de la fragilité du bien. Dans sa perspective, établie dans une discussion d’Aristote, la vulnérabilité, loin d’être un fait dont les contours et l’importance sont déterminés, est l’objet d’un questionnement et d’un jugement pratiques : quelle place la fortune peut-elle avoir dans une vie humaine digne de ce nom? Y a-t‑il vraiment un modèle de vie humaine sur lequel se régler pour répondre à cette question? Après avoir envisagé un certain nombre de possibilités, on s’écarte de la position morale et politique de Nussbaum, qui voit dans la vulnérabilité le résultat d’attitudes humaines condamnables, pour défendre l’idée d’une vulnérabilité inscrite dans la structure-même de la vie humaine.