Clio 41:175-185 (
2015)
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Abstract
Les normes religieuses des Mongols s’ancraient dans le culte des ancêtres patrilinéaires, qui accordait une valeur supérieure au masculin, et assignaient aux individus des statuts et des rôles sexués, réservant en particulier aux hommes la sphère socio-politique. Elles ont orienté par la suite les pratiques bouddhiques des Mongols. Le régime révolutionnaire instauré en 1924 sur le modèle soviétique leur a substitué jusqu’à 1990 un nouveau modèle normatif neutralisant les différences sexuées entre citoyens, imposant l’égalité des droits politiques, promouvant l’accès des femmes à l’éducation et à une activité sociale et professionnelle extérieure. L’urbanisation et l’industrialisation ont participé à la mutation du cadre socio-économique et des relations de parenté et affaibli l’emprise de la tradition sur les individus. Pourtant la valence différentielle des sexes n’a pas été aussi profondément remise en question qu’il y paraît, en particulier dans l’action politique, comme en témoigne a posteriori la société postcommuniste où la question de la subordination du féminin dans ce domaine reste d’actualité.