Abstract
Cet article a pour objectif d’éclairer la critique de médias développée par Günther Anders dans les deux tomes de L’Obsolescence de l’homme. Il s’agit de souligner qu’Anders a, le premier, mis en évidence le devenir spectaculaire de notre société : les médias modernes que sont la télévision et la radio ont entraîné une transformation ontologique du monde réduit à l’état de fantôme entre réalité et apparence, et un bouleversement psychologique du sujet placé dans des états schizophréniques. Notre hypothèse est que cette critique des médias d’Anders se fonde sur et se comprend par une phénoménologie de la « médialité » des actes sensoriels entre activité et passivité, médialité qui va être subvertie par l’ambiguïté ontologique et épistémologique que créent les médias de masse.