Abstract
Dans cet article, j’entends décrire comment évolue la philosophie de la physique de Weyl au cours de la période 1918-1927. Je rappellerai en particulier qu’il développe différentes formes d’« apriorisme» entre 1918 et 1923: un apriorisme « spéculatif» avec sa théorie unifiée des champs, puis une conception des connaissances a priori largement inspirée de la Wesensanalyse de Husserl dans ses travaux sur le problème de l’espace. Je montrerai par ailleurs que le holisme de Weyl, i.e., la thèse selon laquelle seule une théorie physique envisagée comme un tout peut faire l’objet de tests empiriques, occupe le devant de la scène dès 1924-1925 dans des textes qui portent sur les fondements des mathématiques. Ce holisme est étroitement lié à sa conception de la théorie physique comme construction symbolique de la réalité. Au bout du compte je caractériserai le point de vue holiste de Weyl en le comparant à certaines réflexions développées par Cassirer, Einstein et Hilbert à peu près au même moment.