Abstract
L ’ article analyse l ’ influence des émotions et de la rhétorique dans le raisonnement pratique. Suivant Aristote, on souligne ici le rôle essentiel des émotions dans les décisions et les actions, mais il est extrêmement ambivalent. La première partie (I.) présente la relation problématique entre la philosophie et le raisonnement rationnel d ’ une part et la rhétorique et les émotions de l ’ autre. Ensuite on analysera les arguments d ’ Aristote dans sa Rhétorique contre (II.) et pour (III.) l ’ excitation des émotions dans les discours politiques. La dernière partie (IV.) suggère deux éléments de discussion : comment et pourquoi la conception aristotélicienne des émotions pourrait-elle apporter une contribution dans le débat contemporain sur les émotions? Car, d ’ une part, celui-ci est marqué par l ’ approche cognitiviste qui néglige la dimension sociale des émotions. D ’ autre part, la thèse aristotélicienne remet en question notre conception d ’animal rationale et engage une nouvelle appréciation de la composante émotionnelle de la nature humaine.