Abstract
Résumé Le Messie n’est pas le produit de l’évolution historique, mais surgissement de l’inattendu du Règne de Dieu. Ce que vient interrompre le Messie, c’est la faute. L’histoire entendue comme lieu de la culpabilité conduit à lier souffrance et expiation de la faute. Le lien entre souffrance et expiation est ici rejeté car il ne fait pas droit à la complexité du réel et méconnaît la présence discrète de Dieu qui, par son Esprit, assiste ceux qui œuvrent à la justice. Le jugement entendu comme justice faite aux victimes conclut l’histoire perçue comme procès entre oppresseurs et opprimés; en rejetant le méchant, le jugement n’échappe pas à l’ambiguïté d’une semi-victoire de Dieu. Le projet de Dieu peut-il échouer? Jésus est à la fois le juge et l’avocat pour faire justice aux victimes et entendre la plaidoirie des malfaiteurs. En vertu de cette double fonction christique, la fin de l’histoire apparaît comme indécidable.