Abstract
Les considérations physiologiques sont étrangères, en tant que telles, au projet de l'Ethique, et sans doute, à l'ensemble des préoccupations philosophiques de Spinoza. Au début de Ia seconde partie de l'Ethique, Spinoza précise clairement: “j'expliquerai seulement ce qui peut nous conduire comme par la main à la connaissance de l’ Arne humaine et de sa béatitude suprême”. Pourtant, le livre ne laisse pas de contenir une révision intéressante du modèle mécaniste que Descartes appliquait à l'explication du corps humain; il contient surtout une hypothèse sur Ia structure organique, qui, nous le croyons, a joué un rôle de modèle pour un certain type de théorie de l'être vivant. Ce type de conception se trouve d'abord dans l'iatromécanisme de Boerhaave et de ses disciples au XVIIIe siècle, mais les séquelles en sont identifiables jusque dans Ia philosophie biologique contemporaine.