Abstract
Résumé En Afrique du Sud, de nouveaux mouvements communautaires, où dominent les femmes, les jeunes, les pauvres, où tout le monde participe, sont apparus depuis la fin de l’apartheid. Ils luttent contre l’ANC, refusent de payer les services publics pour compenser les diminutions d’allocations, essaient d’inventer de nouveaux services. Les anciens militants de la libération nationale sont forcés de revoir leurs alliances et de se fondre dans ce mouvement horizontal. L’histoire est réécrite, hors des compromis que les luttes pour l’indépendance avaient faits avec le colonisateur. Il s’agit de lutter contre les politiques imposées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et, concrètement, contre les expulsions de logement et contre la privatisation des services et des espaces urbains. La communauté a cessé de croire en l’État, dans la figure du père. Alors les gens remplissent les logements vides comme ils l’entendent, avec qui ils veulent, brouillent la frontière entre légal et illégal. Ils s’inspirent de la lutte des piqueteros en Argentine et de ce qu’ils ont entendu de Seattle.