Abstract
L’obligation faite aux comités d’éthique de la recherche canadiens de compter un représentant du public parmi leurs membres est à la fois précise et indéterminée. Précise, car elle conduit à ouvrir les comités sur l’extérieur de l’hôpital ou du monde de la santé. Indéterminée, car cette ouverture peut s’opérer de multiples façons et se lester ainsi de significations fort différenciées. Cette perplexité invite à scruter la manière dont des pays étrangers ont conçu et réalisé une participation du public aux comités. Dans cette optique, l’article examine la situation dans différents pays d’Europe occidentale. Il montre la diversité des manières de comprendre qui sont les représentants du public, et ouvre en même temps des pistes de réflexion à propos des conceptions du travail des comités, qui sont en jeu dans l’ouverture de ceux-ci à de tels représentants. Il apparaît ainsi que l’implication du public dans le travail des comités peut certes se trouver favorisée par l’exigence de la participation d’un représentant du public, mais qu’elle constitue en définitive un objectif qui ne se trouve pas atteint par cette seule exigence : celle-ci doit être accompagnée par d’autres démarches qui peuvent trouver de stimulantes sources d’inspiration dans des initiatives significatives déjà réalisées.