Abstract

Dans cet article, nous proposons de lire la première des Méditations Métaphysiques de Descartes, non pas « selon l’ordre des raisons », mais du point de vue de sa vraisemblance clinique, comme le récit d’une expérience typique de désorganisation qui accompagne ordinairement l’éclosion des psychoses délirantes : depuis un sentiment d’étrangeté qui met en péril la croyance naïve dans la réalité du monde jusqu’au délire d’influence qui organise l’hypothèse du « malin génie ». Dans cette perspective, l’argument de la folie n’est qu’un moment. Nous proposons de faire l’hypothèse que l’on peut mettre ce récit en regard de l’expérience singulière et traumatique de novembre 1619, consignée, selon A. Baillet, dans le recueil des Olympica.