Abstract
La place centrale que la récompense occupe dans le discours pastoral de Jean Chrysostome s’explique aussi bien par sa volonté de prendre en compte les motivations humaines des fidèles que par sa recherche constante de l’« utile » et par sa fidélité à l’Écriture elle-même. Pour rendre compte de la nature du lien entre la récompense et ce qui la motive, Chrysostome n’hésite pas à recourir à des analogies empruntées au langage commercial ou juridique, mais c’est pour faire d’autant mieux ressortir, par contraste, la supériorité radicale de la récompense divine. Ce sont la patience dans la souffrance, et plus encore l’amour pour nos ennemis qui nous valent les récompenses les plus hautes. Dès ici-bas, de premières récompenses nous sont accordées, mais c’est dans l’au-delà que sont obtenus les gains à la fois les plus véritables et les plus indicibles